Zoom sur les professionnels « France ESF : l’Economie Sociale Familiale

Zoom sur les professionnels

La profession aujourd'hui

Cindy – Précarité énergétique et travail social (SLIME)

Angélique – Travailler en IME avec le public autiste

Nancy – Professeure de social au Gabon

Allison – Le travail social en libéral

Agnès et Sophie – ASLL/AVDL à l’Ile de la Réunion

Véronique – CESF en situation de handicap

France ESF: Bonjour Véronique. Pouvez-vous expliquer votre parcours ?

Véronique : J’ai effectué du bénévolat au sein de l’Association des Paralysés de France, j’accompagnais les personnes vers l’accès au logement et au droits (dossier MDPH). Cela m’a donné envie de me professionnaliser. J’ai passé mon BTS à distance car étant en situation de handicap, j’ai eu des difficultés pour trouver un centre de formation accessible.

Etre référente de quartier au sein de ma ville m’a permis d’obtenir un poste de chargée de mission « accessibilité » m’occupant de la voirie, des établissements recevant du public au sein de la mairie. L’objectif est de rendre la ville accessible à tous en tenant compte des besoins des personnes en situation de handicap, seniors, parents avec des poussettes… Il est important de connaître les différents handicaps.

Ensuite, j’ai mis en place des actions collectives avec des personnes en situation de handicap (mise en place d’handitennis par exemple). Pour mettre en place des actions collectives, il a fallu développer le partenariat avec les établissements sportifs et les sensibiliser au monde du handicap fut utile.

J’ai décidé ensuite d’obtenir mon DE CESF. Ma formation m’a permis d’intervenir dans un CCAS et accompagner un public varié. Je les accompagnais vers l’accès aux droits (CAF, dossiers MDPH…) et dans le domaine du surendettement et des expulsions.

France ESF: Y a t-il des moments qui vous ont marqué ?

Véronique : L’accompagnement qui m’a marqué, c’est une famille qui avait perdu un enfant en bas âge et qu’aucune aide financière était prévue par les organismes pour l’enterrement d’un enfant. Il a fallu négocier avec les pompes funèbres pour que le paiement se fasse en plusieurs fois, voir avec l’élu du CCAS pour obtenir une aide financière ainsi qu’avec différents partenaires (Conseil Départemental, assurance, CPAM….). La difficulté rencontrée fut la lenteur de réponses des financeurs. Il était important de veiller que la famille ne soit pas surendettée. Ce qui me marque lors de l’étude des dossiers, c’est que les personnes aient la possibilité de faire plusieurs emprunts alors qu’elles sont fragilisées au niveau budget ou travail.

France ESF: Comment le handicap se traduit-il dans votre travail ?

Véronique : L’obtention de mon DE CESF m’a permis d’obtenir un emploi dans une résidence pour personnes en situation de handicap. Je remplaçais la CESF en congé maternité. Avoir une professionnelle en situation de handicap face à eux a permis aux résidents d’être en confiance et de prendre conscience de leurs capacités. Les personnes étaient motivées pour acquérir une meilleure autonomie. Je les aidais dans leur gestion budgétaire, accès aux droits, au logement, à l’ insertion professionnelle. Je travaillais avec les tuteurs et le travail d’équipe était important.

France ESF: Où travaillez-vous désormais ?

Véronique : Actuellement, je siège au sein d’une commission permanente pour l’accès à l’épicerie sociale. J’étudie les dossiers et je suis source de propositions pour améliorer la situation des personnes (permettre un meilleur accès aux droits, dossier de surendettement, gestion budgétaire, aide financière). Avoir un bon réseau partenarial est important, par exemple avec la Banque de France, le Secours Populaire pour l’aide financière par exemple.

France ESF: En cette période de crise sanitaire, quels ont été les changements constatés ?

Véronique : Avec la COVID 19, de nouveaux publics sont arrivés (jeunes et personnes travaillant dans le monde du spectacle, la restauration). En période de crise sanitaire, les réunions se font en effectif réduit, les contacts se font par internet ou par téléphone.

France ESF: Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

Véronique : Ce qui me plait dans ce métier c’est de pouvoir avoir des contacts avec un public varié, le travail d’équipe, être source de propositions pour améliorer la vie quotidienne des personnes. Pour pouvoir accompagner au mieux les personnes, connaître leur vécu est nécessaire.

Quand on est en professionnelle CESF en situation de handicap, il est difficile de trouver un travail car beaucoup de structures ne sont pas accessibles et la vision du handicap fait peur au personnel déjà en place. Il faudrait faire de la sensibilisation.